mardi 17 novembre 2015

La France dans le piège Syrien

Israël et les Etats-Unis main dans la main au Moyen-Orient.

Les Israéliens, dans le Sinaï ont besoin de Daesh (État Islamique) pour déstabiliser l'Égypte. En Syrie, pour les Israéliens, Daesh est utile. En effet, Daesh sert à combattre le Hezbollah et à tenir à carreau la Jordanie. Au nord de la Syrie en combattant les troupes Kurdes, Daesh se présente comme le bras armé de la Turquie.
Même le gouvernement Syrien utilise Daesh pour combattre ses opposants (l'armée Syrienne libre, le front Al-Nostra). Dans cette optique Daesh a encore de l'avenir devant lui.

Quant à la France, elle n'est plus qu'une puissance militaire "moyenne" dont les actions décisives sont en Afrique (Mali, Libye, Centrafrique), au Moyen-Orient la barre est haute.
Pour sortir de ce piège, la France dispose de deux options:
- s'allier à la Russie et fermer les yeux sur Bachar El Assad
- se retirer du Moyen-Orient la queue entre les jambes.

mardi 10 novembre 2015

Qui est DIVUNGUI, quel est son positionnement?

Pourquoi DIVUNGUI renvoie-t-il souvent à des interrogations? Mais qui est cet homme d'état, cultivé et mesuré à l'opposé de l'exubérance ou encore du vedettariat qui caractérise certains dans la sphère politique Gabonaise?
Depuis janvier 2015, que ce soit au sein des activités du "Front" ou par sa propre initiative, aucun mois ne s'écoule sans que DIVUNGUI n'aille à la rencontre des populations Gabonaise. L'intéressé justifie son intense activité politique, par le besoin des populations à être informé des activités du Front et, donné son positionnement sur les problèmes brûlants du pays. Pas très convaincant, par les temps qui courent: en effet, d'aucuns diront que DIVUNGUI se positionne dans l'échiquier politique à la vieille des présidentielles. Il s'en défend, il persiste: son activité est motivée par la situation politique du pays et le besoin de renouer avec son électorat, après une longue absence.
Leader politique, son apport en industrie dans les réunions au sein du front de l'opposition pour l'alternance est déterminant. Discret par stratégie, ses mots sont mesurés. Cela ne pas empêché, de se faire remarquer par Omar Bongo, qui en avait fait un collaborateur hors pair. Il fut pendant douze années consécutives le seul vice-président d'Omar Bongo.

Aussi, rien ne prédisposait cet ingénieur en électricité à épouser la politique, et ou à côtoyer le pouvoir au plus haut niveau. Diplômé de l'institut polytechnique de Grenoble, il est embauché à la SEEG en 1970 et en devient le directeur général en 1974.
De 1974 a 1990, en tant que directeur général de la SEEG, puis en tant que ministre des ressources hydrauliques, il est pendant 16 ans l'architecte de la fourniture d'eau et d'électricité au Gabon.

A cette époque, sous Omar Bongo, tout haut fonctionnaire devait être membre de facto du parti unique. Ainsi dès 1970, DIVUNGUI est membre du PDG parti au pouvoir depuis 1967.
Bon militant, il gravit les échelons, cette progression dans le parti va de paire avec ses nominations dans la haute administration.
En 1979 délégué ministériel et conseiller du président de la république, DIVUNGUI accède au Comité Central du PDG, l'élite militante du parti. Il y restera jusqu'en 1990 année de la conférence nationale et l'instauration du multipartisme.

Au sortir de la conférence nationale, il crée en 1993 l'ADERE (l'alliance démocratique et républicaine) dont il en sera le président de 2005 ã 2012.
Aux élections présidentielles de 1993, il est le candidat de l'ADERE. Il obtient moins de 3% des suffrages. Bon! Disons que les chiffres sous le parti unique sont sujet à caution.

En 1997, élu député-maire de la commune de Mouila, il est nommé vice-président de la république. Il sera reconduit à ce poste en 1999 et 2006, il sera maintenu pendant la période de transition suite au décès d'Omar Bongo en 2009.
Dans ce poste hautement symbolique mais riche en pouvoir, il acquière et mémorise tous les arcanes du pouvoir. D'homme politique il se mue en homme d'état.

Sa carrière politique prend un virage en 2009 au lendemain de la mort d'Omar Bongo.
Il reste perplexe dans un choix tranché entre la continuité et la fin du système Bongo. il finit par se décider, en s'engageant pour la rupture avec l’ordre ancien. Ainsi, à la surprise générale, DIVUNGUI n'apporta pas son soutien à Ali Bongo pour la présidentielle anticipée de 2009. Son choix finit par lui donner raison, très vite, "il ne se reconnaît pas dans la nouvelle direction du pays sous la houlette d'Ali bongo". Il prend ses distances avec la nouvelle direction du pays et se retire de la vie politique dans une retraite citoyenne. Il se consacre à la culture du riz.

Ce reclus dans la campagne, l'éloigne physiquement des intrigues politiques de la capitale. Mais telle une drogue, la politique est difficile à stopper. Ainsi, pendant 5 ans, il observe la gestion du pays par Ali bongo, pendant 5 ans il observe la dérive dictatorial du régime.
Citoyen du Gabon n'ayant aucun pays de rechange DIVUNGUI décide de sortir de sa réserve et prend ses responsabilités. En homme réfléchi, il a pris tout son temps pour se prononcer, et a choisi de rejoindre ses compatriotes. Il a fait sien," le combat des Gabonais et des Gabonaises qui aiment ce pays, et qui rêvent d’un Gabon démocratique qui se traduit par l’ordre dans la liberté, la responsabilité et la sécurité, le respect des droits de l'homme."

Il n'est pas question de rester indifférent à la descente aux enfers de tout un peuple. Et de l’avis de l’ancien vice-président de la République, depuis 5 ans, le Gabon tend à perdre en crédibilité au niveau international. Le pouvoir par des effets d'annonces sans lendemain ruine les attentes des populations, tout en niant leur droit légitime.
Un seul coupable est alors indiqué : Ali Bongo et sa politique d'émergence dont la particularité, dit-il, est de faire «des promesses sans lendemain, insidieusement assorties de dons rituels».

Le 06 décembre 2014 face au peuple, DIVUNGUI dans une déclaration sans complaisance sur la gouvernance d'Ali Bongo, se range du côté de l'opposition et adhère au Front de l'opposition pour l'alternance.

L’apport dans l'opposition et notamment au sein du "Front de l'opposition" d'une personnalité de l'envergure de DIVUNGUI, c'est du pain béni.

Dès son arrivée au Front : Son engagement politique le conduit à participer aux luttes sociales pour la revendication de droits sociaux et démocratiques."Je me battrai pour une véritable politique économique et sociale en rupture avec les logiques autoritaires".
"J’assume, la responsabilité de mon engagement pour l'établissement d'un État de droit au Gabon. Je me mets au service des hommes et des femmes qui aspirent à une véritable révolution démocratique et sociale, pour notre pays. Dans ce cadre, je continue aujourd’hui d’oeuvrer à la constitution d’une alternative politique unitaire et crédible qui doit nous emmener à une transformation de la société." Pour DIVUNGUI, le point de départ pour atteindre ces objectifs et, qui a toujours été soulevé de manière consensuelle au sein du "Front" de l'opposition, est celui du "cadrage institutionnel, administratif et opérationnel des futures élections au Gabon..."

A Port-Gentil le 7 novembre, au cours d'une causerie politique dont les propos sont repris par Gabonreview: DIVUNGUI marque le pas, il réitère ses exigences face au contexte politique actuel

Faisant le point sur l’État du pays, il a estimé que celui-ci traverse une crise multisectorielle sans précédent. Celle-ci se manifeste sur le plan politique par «l’exclusion qui affaiblit le lien de citoyenneté entre les citoyens d’un même pays». Situation qui, selon lui, substitue la discrimination, la solidarité clanique à l’unité nationale. Sur le plan institutionnel, cette crise est matérialisée par le maintien au pouvoir d’un président «sans papier» qui «s’est fait établir un faux acte de naissance et l’a utilisé pour l’élection présidentielle de 2009. Des actes punis par la loi et dont il doit répondre devant la justice». Ainsi, ce fait «unique au monde illustre la situation actuelle de notre pays de manière emblématique et même dramatique».

"Mon engagement politique est un engagement citoyen, je serai un point d’appui pour remettre l’Homme Gabonais au coeur de l’action politique, au cœur du développement."

Dans ses analyses, il n'évite aucun sujet: les affres de la crise se font également ressentir sur les plans économique, social et culturel, à en croire le président de l’Adere qui dénonce, pêle-mêle, la corruption, l’enrichissement illicite, le détournement des deniers de l’État. «Les caisses de l’État sont vides, a-t-il laissé entendre, les administrations ne fonctionnent presque plus, au profit des agences véritables officines pour la captation des richesses de notre pays». Les hôpitaux qui manquent de tout, l’éducation en panne, les problèmes de transport et de logements sont bien, à en croire DIVUNGUI, le signe que «le pays est dans le chaos». Situation dans laquelle se complait à le voir «la dictature rampante» incarnée par «un pouvoir qui cultive l’ignorance, la pauvreté et la peur pour mieux asservir le peuple».

Même s’il reconnaît qu’il est impossible d’avoir un système électoral parfait, le président de l’Adere exige cependant la mise en place des conditions de transparence avant toute élection. «Nous ne pouvons pas aller à l’élection avec un adversaire qui n’a pas de papier.
Nous demandons le retour à la constitution de 1991 avec une élection à deux tours et la limitation des  mandats.

Par ailleurs, il est impérieux que soient revues de fond en comble la composition de la CENAP et celle de la Cour constitutionnelle, a-t-il déclaré avant d’ajouter «Je n’accompagnerai personne aux élections dans les conditions actuelles parce que je sais que c’est peine perdue. Ce qui s’est passé  en 1993, en 1998 et en 2009 va se passer en 2016».